Aydius, la révolte contre l’absurdité de la guerre

En mai 1917, épuisés par trente mois de combats inhumains, des conditions de vie abominables, et par les derniers assauts sanglants et inutiles de la bataille du chemin des Dames qui se sont soldés par des dizaines de milliers de morts, les poilus vont refuser les ordres d’une hiérarchie insensible à leurs sorts. Ils choisissent alors en masse de faire « la grève des tranchées ». La répression est féroce. Au sein des régiments du sud-ouest, dix mutins sont déférés devant un tribunal militaire. Cinq sont condamnés à mort, trois seront fusillés, « pour l’exemple ». Jean-Louis Lasplacettes, originaire d’Aydius, fut l’un d’eux. Jean Lavielle, d’Accous écope lui de dix ans de bagne. D’autres seront en première ligne dans les combats futurs…

À l’occasion de ces manifestations, les hommes entonnent la fameuse Chanson de Craonne, illustration emblématique des souffrances qu’ils endurent, de leurs révoltes, de leurs volontés d’être respectés, y compris par un commandement qui les précipitent dans des assauts absurdes et sanguinaires, méprisant leurs droits et leurs dignités. C’est ce chant qui a inspiré cette œuvre, dédiée aux souffrances de tous les soldats partis au front, dans laquelle résonnent ses paroles.