Bedous, les disparus et les retrouvailles

Le 21 avril 1914, le premier tronçon de la voie ferrée devant relier la France à l’Espagne est inauguré avec enthousiasme par les Aspois. Pour la première fois, des trains arrivent en gare de Bedous, promesses d’espoir et de progrès pour la vallée. Trois mois plus tard, ils sont des centaines d’hommes à embarquer dans ces mêmes wagons qui les emportent dans la fournaise de la guerre. 370 n’en sont jamais revenus.

Cette grande fresque réunit les noms et prénoms des Aspois morts au front et les corps enlacés de celles et ceux qui ont vécu 14-18 : femmes, parents, enfants, soldats d’ici et d’ailleurs, mutilés ou gueules cassées, ouvriers et paysans, morts et vivants. C’est la photo d’une grande famille recomposée, dans laquelle vous êtes invités à prendre place, glisser un bras ou le visage, pour des retrouvailles au-delà des origines, du temps et des frontières. Au verso, l’envers du décor évoque l’enchainement infernal d’engrenages nationalistes qui déclenchèrent cette guerre et plongea le monde et l’Europe dans le chaos.